Voici une petite histoire de Noël mettant en vedette nos deux héros.
Bonne lecture!
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Annie et Mary Young sont deux jeunes virginiennes de 8 et 12 ans. Novembre 1862, elles écrivent au général Lee. Elles espèrent qu'il accordera à leur père une permission afin qu'il puisse fêter Noël avec sa famille. Malheureusement, la lettre ne s'est jamais rendue au célèbre général.
Une semaine avant Noël, elles décident de se rendre au camp de Fredericksburg (Virginie) pour rencontrer le général Lee. Elles profitent du sommeil de la maisonnée pour se sauver discrètement.
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[u]Elles sont recueillies par le 22e de cavalerie[/u]
Le soleil est bas quand Mary et Annie font la rencontre de quelques représentants du 22e de cavalerie. Ces derniers effectuent une patrouille sous le commandement du capitaine Stark sur une route de King George county.
Reconnaissant l'uniforme bleu, elles prennent la fuite. Surpris de leur comportement, les cavaliers les poursuivent. Le Sergent prend la parole :
- « Que faites-vous à cette heure sur la route jeunes filles?
- Nous faisons juste une promenade Monsieur;
- Ce n'est pas bien de mentir... Où allez vous? Répondez, c'est un ordre! »
Les deux petites n'obéissent pas au Sergent. Chesterfield prend son chapeau et le mord avec rage. Blutch s'approche :
-« On ne vous veut pas de mal. On veut juste vous aider. Quels sont vos noms? »
Mary, l'aînée, prend la parole :
- « Je m'appelle Mary et elle, c'est ma sœur Annie;
- D'où venez-vous?
- D'un petit village à quelques heures d'ici . »
Ce fut la dernière réponse obtenue des jeunes filles à leurs questions.
Chesterfield prend la parole :
- « Capitaine, je suis d'avis que nous devons les ramener pour en savoir plus sur leur histoire. Je les trouve suspectes. On a affaire peut-être à de petites espionnes!
- Voyons Sergent, ce sont deux enfants!
- Blutch, vous ne vous méfiez pas assez! Les habitants de la région donnent des renseignements aux Rebs!
-Sergent, regardez-les, elles ne constitutent pas une menace à l'Union!
Blutch est contrarié par l'attitude du Sergent. Stark se range du côté de Chesterfield. Ce dernier regarde fièrement Blutch. Le camp nordiste n'est pas très loin. Blutch et Chesterfield installent les deux soeurs sur leur monture. Annie en profite pour faire sa plus belle grimace à Stark qui ne réagit pas.
Dernière modification par mcshan (2014-12-23 03:08:53)
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[u]Deux « vraies » rebelles![/u]
Quelques minutes plus tard, ils arrivent au camp nordiste. Blutch et Chesterfield amènent les deux jeunes filles au quartier général de Alexander :
- Allez petites pestes, rentrez;
- Vous savez ce qu'elles vous disent les petites pestes....
- Mary je t'en prie, ne les provoque pas!
- Qu'est-ce que vous nous amenez là sergent Chesterfield?
- Nous avons croisé ces demoiselles sur le chemin. Je crois qu'elles sont des espionnes Monsieur;
- Vous êtes certain?
- Vous savez comme moi qu'il y a un espion derrière chaque arbre dans cette région!
- Le Sergent a raison Général. Les habitants fournissent constamment des informations aux Rebelles. » Conclut Stilman.
Stilman se lève et s'approche d'elles avec son verre de limonade. Il les regarde d'un air menaçant. Mary, loin d'être impressionnée, le dévisage tandis que sa sœur fixe le plancher. Stilman semble amusé de la réaction de la cadette :
- « Que faisiez-vous sur la route à cette heure?
- Nous sommes à la recherche de notre père;
- Et où est-il votre paternel?
- Même si on le savait, nous vous le dirions pas!
- Et pourquoi?
- On ne parle pas aux traîtres qui se battent pour le Nord! » Lui dit Mary ayant reconnu son accent sudiste.
- « Tu vas retirer tes paroles jeune fille. » Lui dit Stilman rouge de colère.
Annie, apeurée, se colle contre sa sœur. Horace se lève à son tour et s'interpose entre Stilman et Mary. « C'est assez capitaine, retournez à votre siège ». Stilman obéit mais il offre un regard noir à l'aînée qui sourit fièrement. Alexander prend la parole :
- « On veut faire ses petites rebelles. C'est parfait. Sergent, vous et le caporal Blutch êtes en charge de ces demoiselles.
- Elles sont nos « invitées » tant qu'on n'aura pas tiré au clair cette histoire!
- Général, avec tout votre respect, nous ne sommes pas enrôlés pour être des gardiens d'enfants!
- Et bien, vous l'êtes à partir de maintenant Sergent! C'est un ordre!
- Félicitations Sergent, j'espère que vous êtes content! » Dit Blutch exaspéré.
Pendant deux jours, Blutch tente d'amadouer les soeurs. Il fait tout pour être gentil. De leur côté, elles se font un devoir de rendre la vie impossible au Sergent. Et il n'est pas la seule victime. Elles osent même s'en prendre à Stilman et Alexander! Seul le major Horace est épargné. Blutch profite d'un moment tranquille pour discuter avec elles :
- « Les filles, je sais que vous n'êtes pas des espionnes. Vous êtes de fières Confédérées sans plus. Pourquoi vous êtes si turbulentes?
- Vous avez juste à nous libérer...
- Mary, c'est la guerre. Les choses ne se règlent pas aussi facilement...
- Si vous êtes en guerre contre nous, nous le serons avec vous!
- Les filles, vous jouez à un jeu dangereux. Vous êtes chanceuses que le général Alexander n'ait pas encore sévi. Le major Horace ne pourra pas le retenir éternellement. »
Blutch voit leur attitude changer sur le champ :
- « Allez-vous collaborer maintenant?
- Oui Caporal » Dirent-elles en cœur;
- « Comment s'appelle votre père?
- Il s'appelle James Young (fictif);
- C'est un soldat confédéré?
- Oui monsieur;
- Il fait partie de quelle unité?
- C'est un capitaine d'artillerie;
- Je vais donner ces renseignements au général Alexander. Il pourra peut-être le retrouver... Jusque là, vous êtes gentilles, même avec Stilman!
- Ça, nous ne pouvons rien promettre Caporal!» Lui dit avec un sourire moqueur Mary!
Blutch rit discrètement. Il se dit pour lui-même : « Je les comprends trop bien! Même moi, je ne lui fais pas confiance! » Blutch se demande comment il va convaincre le vieux grognon d'Alexander. Sans compter la réaction du Sergent! Il décide de passer par l'intermédiaire du major Horace. Il semble le plus coopératif de l'état-major dans cette histoire.
Mary prend sa sœur dans ses bras pour la rassurer :
- « Mary, tu crois qu'on peut lui faire confiance au Caporal?
- Il est le plus gentil ici. Il n'est pas comme le grand bêta de Sergent!
- Crois-tu que papa va bien?
- Je suis certaine Annie. Il est avec le général Lee. Quand il apprendra que les Yankees nous ont enlevées, il va leur faire manger des boulets de canon!! »
Dernière modification par mcshan (2014-12-23 12:39:55)
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[u]Nos deux héros chargés de les ramener à leur père[/u]
Blutch et Chesterfield sont appelés chez Alexander. Horace prend la parole :
- Messieurs, nous avons retrouvé le père des sœurs Young...
- Les deux petites pestes. Si c'était juste de moi..» Dit avec un sourire Stilman.
-« Stilman, gardez vos commentaires pour vous! » Grogne Alexander.
Horace reprend la parole :
- Le capitaine Young est sous les ordres du général Pendleton. Il est au camp de Fredericksburg avec les troupes de Lee... Nous avons pris des arrangements. Avec ces papiers, vous accompagnerez ces demoiselles au camp de Fredericksburg;
- Mais monsieur, ce n'est pas à nous de...
- Vous discutez les ordres Sergent?
- Non mon général. C'est juste qu'il serait plus simple de demander à leur père de venir les chercher...
- Je reconnais votre courtoisie légendaire Sergent!
- Blutch je....
- Sergent, assez! Vous partez sur le champ pour le camp de Fredericksburg sinon, ce sont les corvées jusqu'à nouvel ordre!! » Lança rouge de colère Alexander qui était pressé de voir les jeunes Young disparaître de sa vue!
Le Sergent est furieux. Blutch n'est pas étonné de la tournure des événements :
- « J'espère que vous n'êtes pas surpris gros bêta! C'est toujours à nous que l'on confie ce genre de mission!
- Ce n'est pas avec ça que je vais gagner du galon moi!
- Qui sait, le général Lee vous donnera peut-être une médaille pour votre acte de bravoure Sergent! Yek yek yek! »
Fidèle à son habitude, le Sergent soulève Blutch à bout de bras!
Dernière modification par mcshan (2014-12-23 12:40:43)
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[u]Ils sont interceptés par des membres de la cavalerie confédérée[/u]
Après quelqes heures, nos deux héros et les jeunes filles sont arrêtés par des cavaliers confédérés :
- « Que faites-vous ici Yankees?
- On ramène ces demoiselles à votre état-major. Leur père fait partie des hommes du général Pendleton. Nous avons un laissez-passer...
- Montrez. » Dit le capitaine confédéré;
- « C'est bien, passez devant. Surtout, pas de coups tordus sinon... »
Une fois arrivés au camp de Fredericksburg, on les amène à l'état-major confédéré. Les généraux Lee et Pendleton sont présents. Chesterfield et Blutch sont nerveux de se voir en présence du haut commandement confédéré. Les jeunes filles, de leur côté, sont ravies de voir le général Lee en personne. Satisfait de leurs explications, Lee prend la parole :
- Général Pendleton, faites quérir le capitaine Young. Je crois qu'il va être content de la suprise de Noël qu'il l'attend!
- Oui monsieur, immédiatement! »
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[u]Retrouvailles[/u]
Quelques minutes plus tard, James Young arrive. Il est fort surpris de voir ses filles :
- « Mary, Annie!! Que faites-vous ici petites coquines!! Je suis si content de vous voir! »
Elles sautent dans les bras de leur père qui verse des larmes de joie. Il les embrasse chacune sur le front.
Le général Lee prend la parole :
- « Capitaine Young, je vous donne une permission de deux semaines pour passer les Fêtes avec votre famille! Ces jeunes demoiselles méritent leur récompense! Elles ont montré beaucoup de courage!
- Merci Monsieur. C'est très généreux de votre part! »
Se tournant vers Blutch et Chesterfield, Lee dit :
- « Pour ce qui est de vous deux, je vous libère sur le champ. Le général Burnside sait très bien où nous sommes! Vous n'apprendrez rien de neuf à votre état-major! Je prends les dispositions pour avertir le général Alexander de votre retour imminent. Colonel Taylor, préparez le laissez-passer de ses messieurs;
-Oui monsieur. »
Dernière modification par mcshan (2014-12-23 03:11:18)
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[u]Les adieux[/u]
Avant de partir, ils voient la famille Young s'approcher d'eux :
- « Merci d'avoir protégé mes filles messieurs. Je vais m'en souvenir pour le restant de mes jours;
- On a fait que notre devoir Capitaine .» Répond Blutch.
- « Caporal, vous direz merci pour nous au major Horace!
- Oui bien sûr Annie;
- Allez, remerciez ces messieurs, il ne faut pas les retarder;
- Oui papa! »
Blutch et le Sergent acceptèrent les calins des petites rebelles. Ils quittent en leur envoyant la main! Peu après, ils croisent le général Lee sur Traveller :
« Vous avez fait un geste qui vous honore messieurs;
Général, il faudrait le dire à nos supérieurs! » Répondit avec un sourire Blutch.
Lee sourit après la réplique de Blutch. Chesterfield regarda d'un regard noir Blutch. Ce qui amusa le général confédéré :
- « Allez, ne lui en voulez pas Sergent! Bonne route!
- Au revoir Monsieur! » Lui dirent-ils en faisant le salut militaire.
Dernière modification par mcshan (2014-12-23 03:12:28)
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[u]Le retour au camp nordiste[/u]
Dès leur arrivée, ils se dirigent chez Alexander pour faire leur rapport. Horace leur lit le télégramme dans lequel Lee vante leur courtoisie. Stilman s'étouffe avec sa limonade et Alexander ressent un malaise tant sa contrariété est grande!
Enfin, quelques semaines plus tard, Blutch et Chesterfield reçoivent une lettre des Young. Blutch sourit en voyant la photo des filles. Plusieurs années après la guerre de Sécession, Marie et Annie se sont toujours souvenues du petit caporal et du grand sergent qui grognait tout le temps!! Elles avaient eu la preuve qu'il y avait eu au moins deux gentlemen dans l'armée yankee!!
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Voici des photos du général William Nelson Pendleton et du colonel Walter H. Taylor :
[img]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d8/WNPendelton.jpg/220px-WNPendelton.jpg[/img]
(Crédits Wikipédia)
[img]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f0/Walter_H._Taylor.jpg/220px-Walter_H._Taylor.jpg[/img]
(Crédits Wikipédia)
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Les Tuniques Bleues Par Lambil-Cauvin et Salvérius-©Dupuis,
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